Moi, mon hypersensibilité et ma famille

On y est, ô grave sujet... qu'est ce que c'est que cette hyper-sensibilité?

Diagnostiquée en 2016 par ma psychologue, je le vis mieux. Enfin quelqu'un pose un mot sur mon mal-être.

Depuis toute petite, je ressens tout multiplié par 100, de la peur, à la joie, en passant par la tristesse.
Et c'est contraignant. Ca fourmille dans ma tête, trop de questionnements identitaires et mystiques, les émotions des gens passent par moi et au moment de ressortir, laissent un voile sur mon cœur.

Je ne rentrerai pas dans les détails, chaque hyper-sensible a son histoire. 

Je pensais jusque là que j'avais une tendance dépressive, qu'étant anxieuse de nature, les personnes déteignaient facilement sur moi, qu'il me fallait consulter un psychiatre, parler de mon enfance et avaler un traitement. C'était à la fois vrai et à la fois faux.

Ma famille vit avec ma sensibilité


Et puis un jour j'ai rencontré une personne, qui depuis 7 ans partage ma vie. Traitement mis en pause, renouveau épanouissant :)

Mon lou, lui, accepte ma sensibilité. Ca le fait sourire même. Car lui aussi est très sensible.
Des moments sensibles mignons et d'autres moins: ca peut vite agacer de ne pas pouvoir finir une dispute sans pleurer parce que l'instant T est effectivement plus tendu.

Quand vient alors le besoin de devenir parents, et qu'il faut gérer l'annonce, la grossesse, l'accouchement, le post accouchement, l'apprentissage parents-bébé, les émotions s'entrechoquent, les joies et les doutes se mêlent à la fatigue interminable. Et crac.

Je ne savais pas encore ce que j'étais.

J'ai appris depuis. Et j'accepte mieux qui je suis et lâche prise plus souvent.

Mon enfant sera-t-il aussi sensible? La génétique joue, on verra. Mais j'ai l'impression qu'il l'est moins, un peu juste comme son papa, je lui souhaite.

On a beau nous apprendre à voir toutes ces sensations comme des supers-pouvoirs, je m'en passerai bien parfois. Sentir à 2m les odeurs fortes et avoir le coeur au bord des lèvres sans cesse, je ne vois pas l'intérêt. Mais à une époque lointaine cela aurait été bien utile à ma tribu. J'aurais été un éclaireur- youpie.

Depuis que je suis maman :

Quand mon fils pleure, je pleure (j'ai appris à me retenir je vous rassure, parce qu'il pleure vraiment souvent)
Quand un enfant ressemble à mon fils dans la rue et que je suis seule, j'ai le coeur brisé d'un coup.
Quand mon fils a un fou rire je pleure de rire.
Quand il crie d'un coup, mon coeur s'arrête.
Quand il me tape je suis perdue et je ne montre rien.

Il n'y a pas que de l'hyper-sensibilité là dedans. On est mères et pères. Mais ajoutez juste des multiples et ca devient l'overdose de sensations. L'épuisement interviendra et donc ma colère parfois si je ne prends pas de pause seule au calme.

Et quand les grands-parents sont dans le coin, cela n'arrange rien...

Mon travail

Pas une partie de plaisir mais tout de même un sas depuis que je suis maman.

La société n'est pas faite pour les hyper-sensibles, mon travail encore moins.

Mot d'ordre : ne pas dévoiler ses failles.  Ok, je reste susceptible. Mais je tends à m'améliorer et à ne plus me créer de problèmes parce que j'ai eu une réflexion de la part de mon manager.

Un travail au long cours...



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