Quand les générations se confrontent #2

Les grand-parents ne sont pas toujours extraordinaires.


Et c'est le drame de ma vie. Mes parents sont de la génération 60 et pas du tout des 68ards! je suis issue d'une seconde union, j'ai la chance d'avoir eu mon père et ma mère ensemble. J'ai 3 demi-frères et sœurs de 10 ans mes aînés. 

Malgré un visage social expansif et généreux, mes parents étaient durs, j'ai reçu une éducation à l'ancienne. Peu de preuves d'amour, beaucoup de remontrances et d'exigeances. Une sécurité affective fragilisée par des maladies et des absences régulières. L'amour était présent je ne le nie pas, mais peu évoqué.

Mon bac passé j'ai tout de même choisi les études que je souhaitais (Beaux-arts), j'ai eu mon appartement, ma vie sociale et un compte bancaire toujours suivi de prêt, je n'ai donc jamais manqué de rien même si un sou est un sou. J'ai un socle solide et des ressources non épuisables.

J'ai aujourd'hui 34 ans, un compagnon idéal et deux enfants entiers et en bonne santé. Je fais partie des 15 à 20% des hyper-sensible.

Malgré tout, mes parents ne sont pas des grand-parents fusionnels, ni patients. Ils ne l'étaient pas en tant que parents, pourquoi le seraient-ils en tant que papi et mami? Ils jugent régulièrement notre "laxisme" "défaut d'éducation" et "manque d'autorité". Jugent le caractère "trop entier" de notre aîné de 3ans, ne comprennent pas ses réactions extrêmes et montrent clairement une préférence pour ma fille plus "facile", moins "bruyante".

polar bear standing on snow


Recevoir mes parents est épuisant.


Je me justifie pour tout, défends régulièrement mes enfants et essaie en même temps de plaire à mes parents et de les accueillir dans ma maison parfaite.

Ils sont têtu, veulent le dernier mot, et peuvent atteindre le ridicule en tâchant de gagner un combat contre un môme de 3ans juste pour lui faire entendre qu'il a tord et qu'il ne commande pas.

Têtus mais des efforts.


Heureusement, à force de discussions, ils font des efforts, ce sont des personnes intelligentes. 
Ils essaient de tenir un rôle plus tendre : lire un livre, offrir des cadeaux. 

Y a t il une solution?


Je ne vais pas changer le point de vue de personnes de plus de 70ans.
Mais les éclairer continuellement sur les qualités de nos enfants, sur des valeurs inculquées en famille dont ils m'ont équipé. Et accepter que les choses n'aillent pas comme je l'aimerais. Est-ce si important? Ce qu'il l'est, c'est que le peu de temps passé ensemble soit agréable, donc on évite les séjours trop longs, on préfèrera inviter plutôt que d'être invité (plus facile de gérer sur son terrain les mésententes) et s'entraîner à filtrer les réflexions. Quand mon fils m'a demandé un jour pourquoi papi était méchant, je lui ai raconté l'histoire de ce vieil ours qui était heureux quand il était seul avec ses livres parce que ses livres étaient silencieux. 

A bon entendeur.







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