La vie naît et un proche s'en va

Il est des jours il est des nuits

Dans ce journal, vous lirez des sujets gais, des sujets interrogatifs, des sujets tristes, l'histoire de la vie.

Il y a des thèmes moroses, qu'on n'aime peu évoquer. Celui-ci a mis du temps à être écrit et publié.

J'ai effleuré le sujet de la maman de mon conjoint, pour vous partager le ressenti de mon fils face à la mort. Et par ce biais notre réaction et nos explications face à un Renard de 3 ans.

Une timeline perturbante

J'ai appris que je portais ma petite fille au creux de mon ventre en mai 2017. Ma belle-maman et dieu quelle était belle a vécu l'annonce de ma grossesse lors de son séjour à Nantes pour passer du temps de retraitée bien mérité.

La fatigue se pressentait déjà et en janvier 2018 nous avons appris la maladie fulgurante de la grand-mère de nos enfants.

Juin, elle nous quittait pour un monde qui lui appartient à elle seule. Une étoile nous quittait.

Ma grossesse ainsi que la première année avec ma fille ont été le reflet d'ondulations respiratoires. Pression et dépression. Inspirations, apnée, respirations. 

Allaitement /coup de téléphone angoissants / nuit hachées de nouveaux parents / peur de l'ultime moment / crises de stress de mon renardeau / absences de Fantastic Mr Renard au chevet de sa maman / reprise de mon travail / première rentrée scolaire de mon fils.

Notre écureuillon voit le jour alors que la nuit tombe sur nos vies

Dès sa naissance notre petite fille part en réanimation. Instant vide. Trop, trop, trop d'émotions invasives. Elle me revient, repart en alerte respiratoire, nous revient complètement. La première nuit loin de sa maman, loin du giron, a été éprouvante pour elle, je culpabilise encore d'avoir eu ce diabète mal maitrisé malgré l'insuline, qui a décidé un déclenchement (entre autre chose). Ma fille n'était pas prête à voir le jour. Cette petite guerrière a repris très vite des forces, c'était parti pour 15 mois de bonheur à ce jour.

Écureuillon a rencontré sa grand-mère à l'hôpital, nous avons eu une dérogation spéciale pour cette rencontre émue. Le temps d'un biberon, sans bisous, pas de contact mais, des sourires, des paroles douces, une tristesse en fond de tableau qui restera à jamais gravé.

Puis une deuxième rencontre quelques semaines avant le grand Départ.

Mes petits loups ont assisté à l'enterrement de leur grand mère. Renardeau en garde un souvenir très vif. 

Écureuillon a été la lumière dans cette obscurité. A permis de passer ce moment solennel et inconfortable d'une manière plus douce. Et certaines personnes l'ont remercié d'être présente ce jour si grave. Ça leur a donné un peu de réconfort dans cette épreuve. Encore un tableau teinté de tristesse.

L'anecdote réside dans son prénom. 

Un prénom celtique. Qui est la traduction du prénom de sa grand-mère. Si je vous dis qu'en aucun cas nous n'avons fait ce choix dans ce sens, me croirez-vous? Heureusement ce prénom est écrit différemment mais la question a été posée à l'enterrement et par la suite.

Jamais nous n'avons souhaité faire porter un tel poids à notre fille. Et aujourd'hui quand je pense à ma belle-mère, ce n'est jamais quand je pense à ma fille. 

Une naissance touche les parents, un décès touche toute la famille.

Et c'est ainsi. Ma fille n'a pas été le sujet principal de nos conversations avec la famille. Mais l'a été entre nous 4. Et c'est le plus important. Biensur il y eut des ténèbres, des moments de profonde douleur, furtifs, destructeurs, heureusement suivis de libération grâce au regard de notre petite fille et à la joie contagieuse de notre fils. 

Des émotions contradictoires

Rire et pleurer. 

Sourire et s'assombrir. 

Choqué et attendri. 

Ebranlé et ému. 

Courroucé et enivré. 

Accueillir la vie et accepter la mort

Merci la vie d'avoir donné vie à deux enfants incroyables et d'avoir permis à l'ainé de connaitre sa mamie. Vie, on te reproche beaucoup de chaos et de deuil, mais on peut aussi te remercier de nous recentrer sur l'instant présent et sur le sourire de nos chérubins. 

Merci à mes amours de nous avoir aidé à traverser cette brume paralysante. 

Aller de l'avant, quel autre choix? ne jamais arrêter de parler de votre mamie, elle vit en nous, en vous.

Et de suivre le sourire des enfants. Et de regarder les étoiles ensemble.